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Constats effectués dernière semaine de septembre dans le Haut-Maroni
L'opération Harpie dans le Haut-Maroni montre ses limites car les gendarmes sont beaucoup trop statiques pour être efficaces. Par exemple le barrage sur le Tampoc est aussi efficace que la ligne Maginot qui devait barrer la route aux allemands dans les Vosges. Les pirogues de brésiliens viennent plusieurs fois par semaine se ravitailler en carburant à 400m en amont du barrage au nez et à la barbe des gendarmes. Comme je l'ai constaté moi-même les pirogues descentent vers 20h, en coupant les moteurs en passant devant le village de Cayodé. Ils sont toujours 3 brésiliens par pirogue. Les pirogues repassent chargées de carburants ou matériel ou ravitaillement 1 heure plus tard (carburant en bidon de 30l pour faciliter la manutention et le transport en quad), tout en repassant devant le village moteur coupé (à la pagaie). Ce carburant est acheminé depuis un layon au pied du saut Awara Soula sur le Litani à travers la forêt en quad et débouche dans un abattis près de Bostok (à côté du barrage). Pourquoi cet horaire : tout simplement parce que le groupe électrogène des gendarmes fonctionne et couvre le bruit de leurs manutentions. Selon la Chef du village les gendarmes ont des consignes pour ne pas poursuivre les brésiliens sur le fleuve. Les orpailleurs travaillent donc tranquillement au niveau de Willystein, de Degrad Roche et de Bali (vérifiable par la turbidité des eaux se jetant dans le Tampoc et la Waki). Par ailleurs un village de brésiliens est en cours de construction au-dessus de saut Dalles sur le Tampoc, devant servir de base de ravitaillement pour le Haut-Tampoc et la Waki (l'approvisionnement étant effectué à partir de Yao Passi (Surinam) via la crique Lipo-Lipo et la crique Hélène). Le poste de gendarmes à Twenké est complètement inutile. Il serait beaucoup plus pertinent qu'il soit positionné sur la Lipo-Lipo face à Yao Passi afin d'empêcher les brésiliens d'investir toute la zone côté Guyane et de gêner le ravitaillement des sites de la Lipo-Lipo et du Haut-Tampoc. Il est aussi utile de préciser que beaucoup de pirogues de brésiliens circulent sur le Litani (Maroni) avec un drapeau du Surinam afin de ne pas être arrêtées par les gendarmes français. Il a été aussi constaté que certains piroguiers circulent avec des uniformes de militaires du Surinam. Enfin les amérindiens des villages du Haut-Maroni sont à nouveau victimes d'une nouvelle vague de vols de moteurs (la cible actuelle étant le vol de moteurs de 15 ou 18CV permettant de passer les sauts en saison sèche) et ils ne portent pas plainte car ils savent que cela est inutile. |
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