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Les habitants Wayana et Teko des villages Amérindiens du Haut-Maroni et du Tampoc

ont exprimé leur volonté d'être intégrés dans le coeur du Parc National de Guyane

dans le cadre de l'Enquête Publique fin

afin de protéger leurs villages de l'activité aurifère

qui détruit leur espace de vie

Ci-dessous le texte que SOLIDARITE GUYANE a adressé le 02/03 au Président de la République

suite à la parution dans le Journal Officiel du décret de création du Parc National de Guyane

 

Monsieur le Président de la République,

 

A la lecture du Décret n° - 266 du 27 février publié au JO officialisant la création d'un parc national en Guyane dénommé "Parc amazonien de Guyane", vous avez décidé de passer outre l'expression citoyenne des Amérindiens du Haut-Maroni (peuples premiers Wayana et Teko de Guyane) et les recommandations des commissaires enquêteurs.

Par cet acte (à caractère colonial) vous avez pris la responsabilité d'être l'initiateur de l'ethnocide de ces populations (l'histoire dira si cet ethnocide ne se transformera pas en génocide).

Les premières conséquences de cette décision sont les suivantes :

- vous permettez l'implantation d'exploitation aurifère dans les zones de vie des populations avec comme corollaire :

- la destruction de leurs ressources alimentaires (pollution du milieu aquatique, raréfaction du gibier détruit par les orpailleurs),

- la mise en danger de leur santé (imprégnation mercurielle résultant des activités d'orpaillage, développement du paludisme suite à la multiplication des bassins de décantation, turbidité de l'eau),

- la multiplication d'actes délictueux (vols, violences psychologiques et physiques, …) à leur encontre

- le risque de conflits inter ethniques (entre Amérindiens et Noirs-Marrons).

- vous permettez les intrusions non souhaitées de non résidents au sein des communautés favorisant leur déstructuration sociale (avec comme révélateur l'accroissement des suicides, déjà les plus élevés de France)

- la zone de libre adhésion du Haut-Maroni, devenant espace de développement durable (synonyme en Guyane d'exploitation aurifère et forestière), va perdre son caractère de forêt primaire (les photos satellites en seront témoins à terme) ce qui n'est pas le moindre paradoxe pour un Parc qui se veut protecteur.

 

Relayant les revendications des populations du Haut-Maroni, nous demandons :

- le maintien de l'arrêté préfectoral de 1970,

- le rattachement de tous les territoires amérindiens du Haut-Maroni à la zone cœur du parc,

- l'interdiction de l'orpaillage sur l'ensemble du Parc,

- la reconnaissance de la propriété foncière collective des communautés amérindiennes,

- le regroupement des villages amérindiens du Haut-Maroni en une Commune,

- la signature par la France de la convention 169 de l'OIT.

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président de la République, notre plus haute considération.

Signé : Solidarité Guyane

 

"Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l'admettre. L'humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La terre et l'humanité sont en péril et nous en sommes tous responsables"

© Jacques Chirac - Sommet mondial de Johannesburg - 02 septembre


Ci-dessous le texte que SOLIDARITE GUYANE a adressé le 09/01 au Président de la République

suite à sa décision de passer outre les recommandations de la Commission d'Enquête

 

Monsieur le Président de la République,

Nous venons par la présente vous manifester notre incompréhension devant votre décision de surseoir aux recommandations de la Commission d'Enquête Publique sur la création du Parc National de Guyane. Leurs conclusions indiquaient clairement la nécessité d'intégrer les zones de vie des populations amérindiennes du Haut-Maroni dans le cœur de Parc, restituant en cela la volonté clairement et librement exprimée des peuples premiers Wayana et Emérillon.

Votre décision, d'une part de réfuter l'expression citoyenne de l'enquête publique est un déni de démocratie, à moins que vous ne considériez ces populations comme des sous-citoyens, d'autre part de ne pas répondre à leur demande de protection, au travers de leur proposition de tracé de Parc, est un refus d'assistance à personnes en danger pour les raisons qui suivent.

Nous avons effectué en septembre dernier de nouvelles analyses mercure dans cette région et avons relevé un taux de pollution très au-dessus des seuils de l'OMS et jusqu'à 5 fois les seuils de l'EFSA (European Food Safety Authority). Il est avéré que cette pollution (pour ne pas dire empoisonnement) est consécutive aux activités d'orpaillage pratiquées de manière illégale dans cette région. Or les limites de Parc telles que vous les imposez rendront ces activités légales qui se multiplieront et accentueront la pollution mercurielle.

Dans le même temps nous avons été témoins d'incidents entre les orpailleurs et les amérindiens. Ces derniers, devant l'incapacité des autorités d'assurer leur protection, ont érigé des barrages sur le fleuve pour préserver leur espace vital. Tôt ou tard il y aura un accident, voire mort d'homme, et nous vous en tiendrons directement responsable comme vous serez responsable de toutes les conséquences sanitaires de l'accroissement de la pollution mercure de leurs zones de vie.

Nous n'osons pas croire que vous allez sacrifier sur l'autel d'une échéance de mandat présidentiel les populations autochtones de Guyane.

Nous n'osons pas croire que votre dernier acte envers les domiens se fera contre la volonté de la population guyanaise.

Nous n'osons pas croire que vous allez contribuer à la destruction d'un espace naturel appartenant au patrimoine mondial.

Un dernier espoir nous laisse penser que vous saurez être en accord avec vos propos tenus devant la communauté internationale sur les peuples premiers et l'environnement.

Dans le cas contraire votre mandat présidentiel serait entaché à jamais.

 

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président de la République, notre plus haute considération.

 

Signé : SOLIDARITE GUYANE

 


 Pour rappel la volonté exprimée par les WAYANAS et EMERILLONS :

 

 

Le texte adressé au Président de la République par le collectif des Amérindiens du Haut-Maroni KËPËTOMAC TAMO, auquel nous nous associons.


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