solidarite-guyane.org |
SOS des Wayana et des Teko victimes des orpailleurs
Gran Man AMAÏPOTI TOUENKE Village TWENKE 97370 Maripasoula
Maripasoula, le 09 septembre
Madame, Monsieur,
Suite à la réunion organisée le 9 septembre 08 à Maripasoula avec la gendarmerie, veuillez recevoir ci-joint notre demande urgente dintervention des forces de lordre contre lorpaillage clandestin sur le Haut Maroni.
Twenké, le 9 septembre
Objet : Demande urgente dintervention des forces de lordre contre lorpaillage clandestin sur le Haut-Maroni.
Depuis mars, la région du Haut-Maroni est accablée par la présence constante et accélérée dorpailleurs clandestins. Dorigines brésiliennes, ces orpailleurs transitent dabord du côté surinamais avant de rejoindre les rives françaises. Le réseau sétablit de Cabanafo, en passant par Anapaïke jusquà Jaopassi, avant de regagner la crique Lipo-lipo (Petit Maruini). Cest jour et nuit que les piroguiers remontent le cour du Maroni à raison dune quinzaine de pirogues par semaine. Le résultat de cet orpaillage acharné sobserve de façon flagrante rien quen observant la turbidité de leau. Le fleuve est devenu aux yeux de tous le monde, méconnaissable. La situation est devenu dramatique pour toutes les populations qui vivent aux abords des fleuves Tampok et Litani. Il est maintenant devenu impossible de boire leau, de se baigner et de se laver. Nous ne sommes pas sans vous rappeler quaucun réseau deau potable nest disponible pour toute la population vivant en amont de Maripasoula, écoles comprises. La pêche traditionnelle ou pas nest plus possible, sans parler de la forte concentration en mercure que doivent absorber les poissons. La navigations est devenue dangereuse, car lobservation des rochers affleurants est impossible. De plus, la présence des clandestins crées une véritable situation dinsécurité. En effet, les clandestins qui non seulement tue les gibiers protégés (singes atèles, tatous à neuf bandes ), sen prennent aussi aux poissons et à la pharmacopée, vont jusquà dérober les cultures des abattis et sont capables de menacer les gens qui y cultivent ou qui chassent en pleine forêt. Le résultat de cette présence clandestine est sans appel : apparition de la prostitution, du trafic de drogues (cocaïne, cannabis, alcool ), de commerces illicites (chinois, brésiliens), disparition de leau potable et de la nourriture pour les habitants du fleuve. Apparition de maladies cutanées, gastriques, ORL, rendant les grossesses inquiétantes et le développement des enfants nouveaux nés ou en bas âge, incertains. Tous ces sentiment de peur et dinjustice sont forts, sans parler de celui du pillage de la richesse du sous-sol Guyanais. De plus, la charte du Parc Amazonien qui englobe les chefs coutumiers et les acteurs locaux, aboutira dans trois années à la rédaction convenant aux souhaits et aux attentes de la population. Nous sommes dans une zone réglementée où le Grand Man et lensemble des capitaines sont daccord pour un refus catégorique de lorpaillage. Toutes ces richesses qui sont dérobées sans aucune concertation, en totale impunité, amène lensemble de la population Wayana, Emérillon, Apalaï , et les fonctionnaires détat à vous informer de cette situation urgente et intolérable face à laquelle notre état français ne prend aucune initiative déterminante. Les opérations Anaconda et harpi ont été supprimées au grand désarroi de la population. Nous vous demandons de mettre en place des postes de surveillance à Petit-Maruini et à Cayodé afin dempêcher les clandestins de rejoindre la crique Lipolipo, cela dans le but de nettoyer à la fois nos forêts et notre fleuve et de protéger nos modes de vie mais aussi et purement nos vies. Grand Man Wayana, chef des Wayanas : Touenké Amaïpoti co-signé par les capitaines des villages de Cayodé, Twenké, Taluwen, Antécum Pata, Pidima et Elahé : Alimanhé Mélanie, Aloïké Aïwé, Opoya Taluwen, Palanaïwa Aïtaléwa, Tokotoko Alunawalé, Aloïké Makanali, Jalukalé Anamaïla, Pidima Pidima. |
|
|