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A la suite de l'initiative des organisations Amday et Oka Mag, qui a réuni plus de 100 personnes à Kourou le 10 Février sur les thèmes du Parc Amazonien de Guyane et de l'intoxication au mercure des populations Amérindiennes et à la suite de l'appel que Brigitte Wyngaarde y a lancé pour ne pas laisser seuls les Amérindiens du Haut Maroni face aux décisions de l'Etat au sujet du Parc Amazonien de Guyane, le 25 février a été créé un Collectif de soutien aux Amérindiens du Haut Maroni. Organisations à l'origine du Collectif: Villages de Guyane, KUPUN KOM HE HEITËI, Association Oka Mag', Association Solidarité Guyane, Ligue des Droits de l'Homme, Amday, Les Verts-Guyane, Attac Guyane.
Nous membres du Collectif constatons que les souhaits des Amérindiens du Haut Maroni (Wayanas et Tekos) exprimés lors de l'enquête publique pour la création du Parc Amazonien de Guyane n'ont pas été pris en compte malgré l'avis favorable des Commissaires Enquêteurs. Nous demandons à Madame la Ministre de l'Environnement et du Développement Durable de surseoir à la mise en place du décret de création du Parc Amazonien de Guyane tant que ne sera pas prise en compte la volonté des Amérindiens du Haut Maroni exprimée dans une pétition recueillie par l'association KUPUN KOM HE HEITËI dans le Haut-Maroni 1ère semaine d'octobre.
Pour soutenir cette initiative, envoyez un message en indiquant: Nom : Qualité ou organisation : Commune :
Solidarité Guyane a, dès la parution d'une lettre de protestation des Amérindiens du Haut-Maroni adressée au Président J. Chirac (28/12) : - apporté son soutien aux populations du Haut-Maroni au travers d'une lettre ouverte au même Président (et au Premier Ministre) le 08/01, - exercé un recours (10/01) auprès du Conseil d'Etat en charge de contrôler un Décret de création du Parc national de Guyane non conforme aux recommandations des commissaires enquêteurs. Le Conseil d'Etat nous a demandé de préparer un argumentaire et lui avons envoyé le texte ci-dessous: Madame la Présidente, Faisant suite à mon échange de correspondance avec Monsieur xxxxxxxx qui souhaitait que nous apportions des éléments au dossier afin d'argumenter notre démarche, je vous adresse des documents pouvant y contribuer. L'expression des populations amérindiennes de Guyane doit être prise en compte dans le respect des lois de la République à laquelle elles ont, à maintes fois, manifesté leur attachement. Elles se sont exprimées, dans le cadre de l'enquête publique, en faveur de l'intégration de leurs zones de subsistance dans le cur du futur Parc National de Guyane ainsi qu'au travers de pétitions qu'elles ont déposées à la Préfecture de Guyane. Il en va de leur survie, de leur sécurité et de leur considération de citoyen à part entière. Voici quelques éléments expliquant notre engagement à leurs côtés : - Nous effectuons depuis des prélèvements de cheveux à des fins d'analyse de l'imprégnation mercurielle des populations du Haut-Maroni et du Tampoc (analyses réalisées par l'Institut National de la Santé Publique du Québec et le National Institute for Minamata Disease - Japon) et les résultats révèlent un accroissement des taux d'imprégnation avec des conséquences neurologiques irréversibles chez les jeunes enfants. Cette imprégnation est imputable à l'orpaillage en amont de leurs villages. Pour cette raison il est absolument indispensable de protéger leurs zones de subsistance en les intégrant dans le cur de Parc. Pour information le NIMD (Japon), alerté par le haut niveau des taux de mercure, élabore un projet d'étude avec des chercheurs français sur les populations Wayana et Teko du Tampoc et du Haut-Maroni. - Les enfants amérindiens du Haut-Maroni sont scolarisés à partir du collège à Maripasoula. Faute de structure, ils doivent donc être hébergés dans des familles d'accueil, pour la plupart Noirs-Marons, et dont certaines, impliquées dans l'orpaillage, exercent des pressions sur les amérindiens pour infléchir leur libre arbitre et les obliger à cautionner leurs choix lors des réunions publiques sur l'agglomération de Maripasoula. Des sévices corporels (voire sexuels) sur les enfants ont été relevés. En supprimant les enjeux de l'orpaillage dans le Haut-Maroni et le Tampoc, via un cur de Parc, la vie de ces enfants en sera considérablement sécurisée. - La faune a toujours été respectée par les amérindiens qui vivent en symbiose avec la nature. Il n'en est pas de même par les orpailleurs qui tuent tout ce qui se présente devant leur fusil, d'où la nécessité du cur de Parc jusqu'à proximité des villages pour préserver l'équilibre du biotope. - L'intrusion de non-résidents sans précaution sanitaire contribue à fragiliser la santé des amérindiens. La tuberculose est toujours présente dans le Haut-Maroni. Les orpailleurs (tous illégaux dans cette zone) véhiculent toutes sortes de pathologies, dont les maladies vénériennes (prostitution), le SIDA, et favorisent la résistance des moustiques porteurs du paludisme (en important d'autres types de palu et, par leur activité, créant des zones impaludées). Ils sont la cause du climat d'insécurité (vols, agressions, pressions physiques et psychologiques) en constante augmentation dans cette zone (et en toute impunité car les exactions signalées aux autorités par les Amérindiens restent sans suite). - La volonté des Amérindiens pour un zonage de cur de Parc tel qu'exprimé dans la carte jointe (zonage à proximité de leurs lieux de vie, notamment pour le village de Kayodé jusqu'à Saut Wyllistein sur le Tampoc) doit être respectée. Dans le même temps la propriété foncière collective de leurs villages et de leurs zones de droit d'usage doit leur être accordée et l'arrêté préfectoral réglementant l'accès à leur zone de vie doit être maintenu. Je vous remercie de l'attention particulière que vous porterez sur ce dossier, l'avenir d'un peuple en dépend. L'association Solidarité Guyane se tient à votre disposition pour vous fournir tout complément nécessaire à votre étude. Je vous prie d'agréer, Madame la Présidente, l'expression de mes sentiments les plus respectueux. Signé : Solidarité Guyane |
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